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 Craintif (w/ Lee Ahn Toma)

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Hashimoto Manabu

MessageSujet: Craintif (w/ Lee Ahn Toma)   Craintif (w/ Lee Ahn Toma) EmptyMar 28 Fév - 11:08

Touché, il l'avait touché, juste le bras. Il lui avait à peine frôlé le bras, mais Manabu n'avait pas supporté. Il s'était mis à hurler dans le réfectoire, à crier qu'on le laisse tranquille, à s'égosiller à dire qu'on lui faisait mal et il s'était roulé en boule et n'avait plus bougé. Des médecins avaient accourus et l'avaient traîné comme une loque dans sa chambre.

Et il y demeurait depuis de nombreuses heures à présent.

Il était assis sur son lit, les bras entourant ses jambes qu'il avait ramenées contre son torse, et il fixait inlassablement le mur qui se dessinait devant lui. Un mouvement régulier le faisait aussi légèrement bouger, d'avant en arrière, comme le tic tac d'une horloge.

Il ne bougeait pas, il se calmait tout seul et il essayait de ne pas penser à tout ce qu'il avait dans l'esprit. Il savait que ce qu'il avait fait, comment il avait réagis, son médecin traitant lui en parlerait et Manabu se sentirait atrocement mal en face de lui. C'était comme ça, à chaque fois. Il n'arrivait pas à se contrôler, il était terriblement horrifié rien qu'à l'idée de se faire toucher par quelqu'un.

Il détestait ça, le contact physique ça ne passait pas. Mais depuis qu'il était dans cet asile, il avait un peu appris à gérer cela, il savait qu'il ne devait pas s'énerver, qu'il devait apprendre à toucher et à se faire toucher par les autres, qu'on ne lui voulait pas forcément du mal. Sauf qu'il ne parvenait pas à l'admettre, mais aussi, à chacune de ses rares tentatives d'approches, il se faisait envoyé balader.

Faire des efforts sans rien récolter en retour, voilà une phrase qui définissait parfaitement le comportement du petit autiste. Il le disait lui-même, qu'il tentait de faire des efforts, en vain. Toujours en vain. Et ses échecs le réconfortaient quelque part dans son renfermement sur lui-même.

Il restait là, les yeux perdus dans une tout autre dimension. Il songeait à ce qu'il avait lu hier soir, car il adorait la lecture. Il pouvait passer des heures entières à dévorer des livres, quels qu'ils soient. Et celui de la veille se nommait « L'étrange incident du chien pendant la nuit », le médecin le lui avait conseillé, car le protagoniste est lui-aussi un enfant autiste.

Sauf que Manabu ne s'en rendait absolument pas compte, il se comparait à ce garçon, il se sentait proche de lui, mais pas si différent des autres. Ça ressemblait un peu à ce qu'il aurait pu écrire s'il se mettait à le faire.

Ce fut un frisson qui le parcourut qui le fit revenir dans le véritable monde. Il déplia ses jambes et s'assit au bord de son matelas, les pieds pendant dans le vide. Il les balançait l'un après l'autre, disparaissant chacun leur tour sous le lit puis réapparaissant, quand tout à coup on tapa trois coups à sa porte.

Il se stoppa net et se renfonça sur son lit. Il se recroquevilla sur lui-même, attendant craintivement que la porte s'ouvre, découvrant ainsi la personne qui s'engouffrerait dans la pièce.
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Lee Ahn Toma

MessageSujet: Re: Craintif (w/ Lee Ahn Toma)   Craintif (w/ Lee Ahn Toma) EmptyVen 9 Mar - 0:01

Pour une fin d’hiver, il faisait vraiment froid aux alentours de l’Asile. Tout le monde attrapait un rhume ou restait couchée avec une grippe affreuse. Je n’avais pas échappé à la règle. J’enchainais un rhume, puis la grippe. J’avais de la fièvre, et quand on est malade, interdiction de venir travailler. Selon les maladies, être malade était comme être possédé. Seulement, je n’avais pas besoin d’être malade pour me faire hanter. Et elle en profitait, la garce, de mes moments de faiblesse. Chaque fois que la fatigue m’assommait, chaque fois que le monde tanguait autour de moi, elle revenait. Elle tentait de me précipiter vers chaque danger potentiel sans même que je m’en rende compte, elle était vicieuse et voulait ma mort.

Ce mardi ne sortait donc pas de l’ordinaire. Il faisait froid, trop froid. Ma regretté – quoique – épouse tentant de m’ôter la vie et une fièvre qui me clouait au lit. J’avais téléphoné à l’asile pour les prévenir que je manquerais à l’appel ce matin. Mais vu ce que j’avais à faire, ce ne serait pas bien grave. Cependant, je tenais à être présent durant l’après midi. Quand je devais prendre en charge un patient, je tenais à être là, malade ou non. Pour une fois qu’il pouvait sortir, je n’allais pas leur retirer ça.

Il était près de midi quand je me suis finalement levé. Un repas rapide, une douche de près d’une demie heure et direction l’armoire. Je n’avais pas mis très longtemps à choisir ce que j’allais mettre et surtout à décidé que je ne porterais pas leur blouse. Et pas question non plus d’avoir un badge collé sur la poitrine pour indiquer mon nom et mon âge. Cependant, j’était resté sobre. Jean – troué, certes – et simple chemise noire. Niveau piercing, j’avais juste gardé mon labret. Et go, au boulot.

Evidement, le patron m’était tombé sur le dos. J’avais eu le droit à un joli début de réprimande. Oui, début seulement, parce que je l’impressionnais. Du haut de mes un mètre soixante. Mais je n’allais pas m’en plaindre. J’avais donc abandonné le vieux barbu pour aller au briefing. Oui, briefing. C’était une sorte de réunion d’assistant pour préparait la sortie. On était une bonne dizaine, mais comme d’habitude, trois à parler du bon sujet. Les autres s’éparpillait à raconter leur exploit avec leur femme ou s’amusait de blagues douteuses. Il était donc décidé que « Suite à l’incident de ce matin, il faut à tout prix entré en contact avec lui ». Et vu que je suis le plus jeune – donc dans leur esprit, le plus mignon et sociable – je dois m’en charger. Très bien.

Il était près de deux heures quand je suis arrivé dans sa chambre. Je l’avais clairement vu se refermer sur lui. Ok, ça s’annonçait bien. Donc, j’étais censé l’aider à devenir plus favorable aux contacts humains. Marchant jusqu'à son lit, je m’asseyait sur une chaise, devant lui. Je ne sais pas pourquoi mais je me doutais que ça prendrait du temps.

« Manabu, qu’est-ce qui s’est passé ce midi ? »

Il faut que je comprenne ce qui se passait dans sa tête. ON ne voyait pas le monde de la même façon, et je me doutais bien que pour lui, ce contact avait été une sorte d’agression. Mais il fallait qu’il m’explique un minimum ce qui se disait dans sa tête.

« Il faut que tu me dise. »

[correction & mise en page cette après midi :3 & Désolée pour l'attente é_è]
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Hashimoto Manabu

MessageSujet: Re: Craintif (w/ Lee Ahn Toma)   Craintif (w/ Lee Ahn Toma) EmptyVen 9 Mar - 11:05

Il s'était assis en face de lui, sur une chaise bancale, le pied gauche avant était un peu plus écarté que les autres. Il le regardait et venait de lui poser une question, mais Manabu ne cillait pas. La seule chose qu'il tenta, ce fut de s'incruster dans le mur, en vain.

Il gardait les yeux baissés, les bras entourant ses jambes. Il ne regarderait pas son interlocuteur, pas maintenant, il voulait juste écouter sa voix d'abord, entendre le son de sa voix, ça ne le trompait jamais, il arrivait généralement à distinguer une personne qui lui voulait du mal à celle qui ne lui ferait rien.

Il se resserra un peu plus encore, conservant son silence. L'autre personne ne devait surtout pas le toucher, dans ces instants là, le petit autiste signalait "Ne me touche pas, s'il te plaît. J'ai peur, je ne te connais pas. Pourquoi tu es là ? J'ai peur. Ne me fais pas de mal. Pourquoi tu es dans ma chambre ? J'ai fait quelque chose de mal moi ?" Il s'en posait des milliers de questions dans son esprit et suppliait silencieusement son interlocuteur de le laisser tranquille.

Manabu ne voulait pas sortir de cet était dans l'immédiat. Il se souvenait encore de la personne qui l'avait touché au réfectoire et un long frisson le secoua. C'était son bras droit, juste en-dessous du coude, juste là...

Dans la petite pièce, le silence régnait, juste le bruit des deux respirations pouvaient s'entendre si l'on tendait un peu l'oreille. Le garçon ferma les yeux un court instant avant de les rouvrir pour légèrement porter un regard sur son vis-à-vis. Il le fixa cinq secondes à peine et eut le temps de remarquer un piercing sur son visage. Il vit également qu'il ne portait aucun badge sur son haut, qui était-il donc ? Un médecin ? Non... Manabu se souvenait de l'avoir aperçut, peut-être une fois ou deux, dans les allées de l'asile. Il avait une autre fonction.

Il ramena ses bras contre sa poitrine et déclara finalement :

« Il m'a touché. »
Mais il ne fixait qu'un point invisible posé quelque part plus loin sur ses couvertures. Il n'y avait rien de plus à ajouter à ça, un autre patient l'avait touché et il avait réagi... à sa manière.

Manabu se déplia et allongea ses jambes sur la largeur du lit, il baissait le visage, il avait honte de ce qu'il avait fait, car le médecin lui avait souvent répété qu'il ne fallait pas faire ça. Il croyait avoir fait des progrès, mais pas suffisamment apparemment. C'était difficile pour lui, très très difficile. Rien que d'y songer, ça le terroriser.

« Il a voulu me faire mal. » ajouta-t-il quelques minutes après.
Et cela ne partirait jamais de sa tête, même avec tous les médicaments et toutes les cures qu'on lui avait prescrits. Il ne pouvait pas penser d'une autre façon. A bien y réfléchir, on pouvait dire que sa vie ressemblait à un enfer. Il était toujours à l’affût de la moindre personne suspecte qui serait susceptible de lui faire du mal, pour une raison X ou Y, et c'était ça 24 heures sur 24.

Il essayait de se protéger contre quelque chose. Quelque chose dont il ignorait tout, sauf les résultats : cris, peur, hurlements, il se frappait parfois, se roulait en boule, ne bougeait plus durant des heures entières. Et pour le faire sortir de ses crises, personne n'y était encore arrivé, on le laissait se calmer tout seul.

Le petit autiste s'autorisa une nouvelle fois à analyser l'homme assis en face de lui : la vingtaine, cheveux mi-longs, un visage fatigué pour son âge, accablé par quelque chose, un piercing à la lèvre (ça, ça perturbait Manabu) et il vit aussi un trou à son pantalon, à sa jambe gauche. Il avait du s'accrocher à un grillage, ou tomber, pour se faire ça.

« Pourquoi tu as ça ?... »
Manabu désigna sa propre lèvre pour montrer ce qu'il entendait par "ça" à son vis-à-vis. C'était bizarre, vraiment bizarre. Et puis, ça servait à quoi ?
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